…mais je psychote sur de la fiction

Il y a un truc que j’ai pas aimé dans How I met your mother (enfin, y’en a pas mal même si ça reste une série que j’apprécie, globalement), c’est ce que j’ai appelé « l’épilogue Stella » où Ted découvre qu’il a plus que fortement inspiré le rôle du « méchant » d’une comédie romantique grotesque. Ce qui me déplait, ce n’est pas le « film » lui-même (qui reste à chier sur les murs du cinéma, mais c’est voulu) mais plutôt ce que ça implique dans la continuité.

De l’épisode, Ted retient que « on a tous des bagages sentimentaux » ; moi je retiens que « Stella est une connasse » et « Les fictions américaines grand public n’aiment pas que les gens qui quittent les héros restent globalement sympathiques » (ou « Syndrome du manichéisme simplifié hollywoodien »). En effet, Stella a quitté Ted pour le père de sa fille (à elle) juste avant la cérémonie de leur mariage (à Ted et elle), ce qui est déjà un coup de pute à la base. Ce fut un moment rude pour tout le monde et probablement pour elle aussi d’une certaine façon. La scène de retrouvailles avec son ancien amour est sobre, on comprend Stella, on est triste mais on ne la déteste pas. On la revoit même quelques temps après, Ted a fait la paix avec cette histoire.
Pourtant, dans la saison suivante, elle laisse son ex-ex écrire un film sur cette histoire ; Ted y est diabolisé, le scénario se moque ouvertement de ses travers et vicie chacun des gestes qu’il a eu ; tout cela de façon publique et non-prévenue. Bref, c’est un gros coup de pute ; c’était une fille sympa qui, en suivant son cœur, a brisé celui de Ted, ça arrive dans la vraie vie, mais grâce à cet épisode, elle est devenue une connasse insensible aux yeux du public. Quelle subtilité, chers amis.

Il y avait déjà eu un truc similaire dans Friends avec le combo mariage/divorce de Ross et Emily, mais c’était resté assez soft, parce que Ross était le fautif et qu’on connaissait moins Emily.

Oui, je sais, tout ça c’est pour l’identification. Apparemment, le public des sitcoms se fait larguer par des gens qui deviennent heureux après ; pour leur mettre du baume au cœur, donc, on explique que seuls les connards font ça. (Pas de risque de perdre l’autre côté de l’ancien couple puisque les gens qui font ça sont heureux et ont donc mieux à faire que mater la télé.) C’est céder à la facilité que de faire ça. J’aime que mes fictions me prennent pour un adulte.

Tout ça pour ça.

Cet article, publié dans billevesées et coquecigrues, Névroses, est tagué , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

3 commentaires pour …mais je psychote sur de la fiction

  1. oui dit :

    pour moi l’ex-re-mari de Stella était un connard depuis le début. C’est lui qui a fait le film donc ça reste un connard, pas de surprise.Les femmes préfèrent les connards, c’est ça la vrai morale de l’épisode.

  2. Robin dit :

    Barney Stinson ! Barney Stinson ! Barney Stinson is awesome !

    Moi j’aime bien le coté un peu nunuche justement dans How I Meet, sans ça, ça serait plus un sitcom. Et puis tout ce qui concerne Ted est très stérile globalement, à par deux ou trois traits de caractères (il veut toujours avoir raison etc), c’est un personnage complétement vide.

    Mais heureusement, ce n’est pas là qu’est l’intérêt de la série.

    De toute façon je détestai Stella.

Laisser un commentaire