Ça fait un moment que je dois l’écrire, cet article. Après les premiers mois de tests ; puis une fois arrivé à ce qui était à l’époque le niveau maximum ; lorsque la version publique est sortie, en décembre 2013… et là, un peu de temps et un gros événement (dont je ne parlerai qu’à la fin) me permettent de (ou plutôt me poussent à) le faire. D’autant que ça fait presque 20 mois que j’y joue.
Tout d’abord, pour une (peut-être) majorité de ceux qui liront l’article : c’est quoi Ingress ?
Et bien comme l’indique le titre, c’est un jeu ; mais un peu plus que ça. En effet, il s’agit d’un jeu vidéo se jouant sur smartphones Android mais si vous espérez y jouer assis sur le canapé, c’est mal parti. C’est un jeu en réalité alternée : il se déroule dans le monde réel.
L’histoire ? Des entités d’origine inconnue, les Shapers, ont introduit sur Terre une nouvelle forme d’énergie, appelée l’Exotic Matter (XM). Celle-ci se retrouve un peu partout mais plus particulièrement autour de portails se situant sur des sites où l’activité intellectuelle ou culturelle humaine est importante. En hackant ces portails, on récupère des objets utiles au jeu, notamment des résonateurs et des bursters. Le but du jeu est de capturer les portails en utilisant les résonateurs et de les lier entre eux. (Les bursters sont des bombes, ils permettent de casser les résonateurs ennemis pour pouvoir récupérer le portail.) Une fois que 3 portails sont liés, ils forment un champ dans lequel le commun des mortels se retrouve sous l’influence de votre équipe.
Face à cette découverte, 2 factions se sont créées. Les Éclairés, qui jugent que cette technologie permettra d’amener l’humanité dans une nouvelle ère (un nouveau siècle des Lumières), et les Résistants, qui pensent que les Shapers pourraient vouloir contrôler l’humanité, voire envahir la planète.
Personnellement, j’ai choisi le camps des Éclairés ; je suis pro-technologie et il me semble important de ne pas partir sur une base de méfiance dans une relation avec une communauté inconnue, d’autant plus si celle-ci est technologique, je suppose qu’elle sait que la coopération est l’interaction la plus efficace, la plus bénéfique à tous. (Et il faut savoir que, si j’en crois divers articles, 90% des créateurs du jeu ont choisi le camp Éclairé. Le seul cas de Résistance dont j’ai entendu parler était pour éviter qu’il n’y ait qu’un seul camp dans les bureaux.) Et j’en rajouterai même une couche en disant que je trouve hypocrite d’utiliser une technologie pour l’interdire à d’autres :-p
Pour plus d’info, Wikipédia est là (même si je trouve l’article un peu partial) et si vous vous décidez à jouer, le tutoriel est très bien conçu et dans le pire des cas (anglophobie, par exemple) vous pourrez compter sur une grosse communauté de joueurs pour vous expliquer les ficelles du jeu. En effet, il y a des tas de choses que je passe ici sous silence pour des raisons pratiques.
Parlons maintenant des qualités ou défauts du jeu. (Je ne fais pas 2 listes car selon votre point de vue, ces particularités pourront aller dans l’une ou l’autre de ces catégories.)
– Mobilité. Elle est nécessaire ; comme je disais plus haut, n’espérez pas jouer depuis votre canapé. Il faut aller capturer les portails, les hacker et les défendre, en récupérer de nouveaux, ramasser de l’XM par terre, participer à des opérations parfois (de quartier ou d’envergure internationale, selon votre motivation). Le jeu annonce que j’ai marché 831 km depuis qu’il compte, mais comme je prends le RER, c’est très probablement faussé.
– Chronophagie. Comme beaucoup de jeux ; pas trop besoin de s’étendre sur le sujet. J’ai passé des soirées entières à me balader entre les portails, fait 6 ou 7 fois le trajet Trocadéro -> chez moi (soit 2-3 km, c’est pas méchant mais il faut prendre en compte que la nuit, en décembre, les températures sont négatives et les gants gênent pour jouer :3 et l’été au soleil, c’est pas plus facile) et je ne compte plus les détours faits uniquement pour le jeu.
– Sociabilité. Vous aurez du mal à y échapper. Le jeu est conçu de telle manière que le travail d’équipe est nécessaire. Pour avoir une prise solide sur un portail, il faut mettre des résonateurs de haut niveau et s’il y a 8 emplacements par portail, vous ne pourrez mettre qu’1 seul résonateur de niveau 8 (niveau maxi) (mais 8 de niveau 1, si vous voulez). Il existe aussi des boucliers pour limiter l’impact des bursters ; 4 emplacements pour eux (entre autres), vous ne pouvez en poser que 2. Et de toute façon, il faut un compte Google+ pour jouer.
Le « vrai défaut », selon moi, c’est qu’Ingress manque d’asymétrie au niveau des capacités des 2 factions. Que vous soyez Éclairé ou Résistant, le jeu se joue pareil. Hack-Capture-Lien-Champs. J’aurais bien aimé que le choix du camp ait un impact un peu plus profond sur le gameplay car du coup il y a pas mal de joueurs qui choisissent au pif et il faut bien avouer que ma faction y perd. Mauvaise foi si vous voulez, mais je pense qui si ma faction a moins de champs, c’est d’abord parce qu’on a moins de joueurs. Et pourquoi on a moins de joueurs ? Parce qu’être un « résistant » sonne plus cool, alors que ceux qui amènent le progrès, on en a rien à faire.
Mais peut-être est-il logique que les résistants, qui prônent le statu quo « gagnent » à la fin. Parce que forcément, le jeu s’arrêtera à un moment (j’avais entendu parler de 18 mois, donc mi-2015 s’il s’agit bien du jeu en version publique), et puisque le jeu se passe dans le monde réel et que celui-ci ne changera vraisemblablement pas de façon drastique d’ici 1 an ou 2, la conclusion ne peut être que celle-ci : l’humanité va chasser les Shapers de sa réalité, même si, comme dit Coluche, « c’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison ! »
PS : Le gros événement ? (Vous aviez oublié, avouez.) Et bien il semblerait que le jeu arrive sur iOS tout bientôt 🙂 alors avoir un iPhone ne m’empêchera plus de vous embêter pour que vous y jouiez.
Edit du 14/07/14 :
Et voilà le lien sur iTunes 😉